Une nouvelle publication de l'HIPPAC, la société historique du Pays de Châteaubriant.
Cet ouvrage sorti récemment (décembre 2015)
apporte un regard nouveau sur l'histoire de la ville de
Châteaubriant. Les derniers écrits sur l'histoire de la ville
remontent aux travaux de l'abbé Charles Goudé, qui lui-même se
basait sur des écrits datant de 1619 ! Un renouveau était
nécessaire.
Le livre retrace l'histoire de
la ville au Moyen-Age, depuis sa création, jusqu'à la chute de cette place-forte bretonne aux mains des français en 1488. Il est important de noter qu'il n'existait pas jusqu'à ce jour
d’ouvrage spécifiques sur l’histoire de Châteaubriant au Moyen
Âge. En dehors de quelques articles très fouillés et très
importants dans des revues, les ouvrages sur Châteaubriant
s’attardent surtout, pour cette période, sur les seigneurs, et ils
sont aujourd’hui largement obsolètes puisque tous s’inspirent
plus ou moins de l’étude généalogique d’Augustin Du Paz
publiée en 1619. De cette manière, pas mal d'éléments, jusqu'alors confus, sont rétablis, précisés et expliqués dans cet ouvrage.
La matière de cet ouvrage
repose presque exclusivement sur une richesse documentaire très
fragmentée et dispersée, analysée notamment à partir des
principales problématiques qui structurent le renouvellement
fondamental et récent de l’histoire de la Bretagne.
Cet ouvrage met en valeur au
moins cinq points
- le rôle fondamental de Béré
dans l’origine de Châteaubriant,
- la naissance de la ville
étalée sur plus de deux siècles,
- le renouvellement de
l’histoire des seigneurs de Châteaubriant,
- l’importance fondamentale
du siège de la ville en 1488 par l’armée royale, enfin,
- l’organisation de la ville
et la présentation des principaux traits des habitants à la fin du
Moyen Âge.
Cet ouvrage est ce qu’on
appelle un « beau livre », tout en couleurs, 300 pages,
en grand format. Plus de 200 illustrations, puisant largement à la
richesse iconographique du Moyen Âge (et pas uniquement
castelbriantaise) sont présentées, sans oublier les tableaux
généalogiques et les plans.
Toute personne cherchant des
informations sur l'histoire de Châteaubriant au moye-nâge trouvera
beaucoup d'éléments de réponse dans cet ouvrage. Beaucoup de
détails y sont présentés, parfois au risque de perdre le lecteur
dans la généalogie des seigneurs, très détaillée, mais aussi
naturellement complexifiée de par les nombreux jeux d'alliances. En
effet, cette histoire des seigneurs de Châteaubriant est complexe et
doit être mise en contexte avec celle des seigneuries environnantes,
car il ne faut pas oublier que nous sommes dans une zone de marches,
donc dans une zone stratégique et un espace de contacts. Sur ce
point, ce livre est une excellente synthèse.
Il s'git du premier tome d'une
longue série, car un autre volume sur l'histoire de Châteaubriant
de la Renaissance à la Révolution devrait voir le jour d'ici 2017.
Puis, deux autres volumes (un sur la Révolution et un sur le XIXe
siècle) sortiront d'ici quelques années.
-
« Châteaubriant – Histoire et patrimoine », un petit
ouvrage de 32 pages en couleurs, vendu 8 euros, allant à l’essentiel
sur la présentation du patrimoine historique de la ville. Sortie en
mars 2016.
-
« Le temps autrefois dans la région de Châteaubriant », ouvrage collectif des membres de l'HIPPAC. Sortie en novembre 2016.
-
« Châteaubriant de la Renaissance à la Révolution »,
le deuxième volume de l’histoire de Châteaubriant, sortira en
2017.
-
Sortie d’un ouvrage sur Jules Huard, écrit par Christian Bouvet,
en relation avec une exposition sur le personnage au moment de la
Toussaint 2016. Publication de l’Association Huard Burzudus.
Ce
livre a été présenté par son auteur lors d'une conférence le
premier décembre 2015. En voici le résumé, qui, je l'espère, vous
donnera l'envie de lire le livre :
Résumé
de la conférence
1.
Quand et comment naît la ville de Châteaubriant ?
1.1
Avant Châteaubriant existe Béré dont le peuplement est d’origine
celtique, au centre d’une vaste clairière largement défrichée.
Vers l’an mil, Béré est une petite cité bruissante d’activités
agricoles, artisanales, commerciales, autour de son pôle religieux
(un sanctuaire carolingien disloqué, accaparé par des laïcs) et sa
nécropole.
Avant
1050, sur des terres de l’Église de Nantes, Brient crée une
seigneurie châtelaine dont le chef-lieu est son château auquel il
donne son nom. Un nouveau noyau de vie sociale naît dans et autour
du château : Castro Brientii.
1.2
Au XIe siècle, la famille de Brient s’associe à la
grande abbaye tourangelle de Marmoutier pour asseoir sa domination et
ses possessions. L’abbaye possède le prieuré Saint-Sauveur, la
paroisse Saint-Pierre, un bourg à Béré, et les moines sont aussi
titulaires de Saint-Jean Baptiste jusqu’au début du XIIe
siècle.
Entre
1100 et 1150, l’évêque de Nantes, en lien avec les seigneurs de
Castro Brientii et en accord avec Marmoutier, affirme son pouvoir sur
Saint-Jean Baptiste. La beauté de la nouvelle église illustre la
puissance des pouvoirs de Marmoutier et des descendants de Brient.
Au
XIIIe siècle, le pouvoir des moines de Saint-Sauveur
décline. La paroisse Saint-Pierre est rattachée à la paroisse
Saint-Jean Baptiste, le bourg des moines disparaît. Le poids
démographique et économique de Béré s’amenuise progressivement
à l’heure où le bourg castral devient une ville.
1.3
Le bourg castral naît d’une progressive séparation du château et
des habitations d’une population croissante. L’essor de
Castrobrientii résulte de la politique de peuplement du pouvoir
seigneurial, de la protection du château, du dynamisme démographique
des campagnes voisines, des activités artisanales et commerciales,
des divers chantiers de constructions… La richesse produite et
l’attrait des activités attirent de nouveaux habitants. Le
seigneur en tire puissance et fruits.
1.4
Au XIIIe siècle, le bourg castral de Castro Brientii
devient une ville avec son église seigneuriale, ses halles,
l’installation des moines Trinitaires, l’élévation de
l’enceinte de pierre, des fonctions de pôle urbain, un siège de
doyenné. Les bourgeois du castrum constituent une communauté
maintenant soudée par une véritable identité. Le chemin allant du
château à Béré devient l’axe du bourg, la future Grant Rue.
2.
Quels sont les principaux caractères des seigneurs de Châteaubriant
au Moyen Âge ?
2.1
La Maison aînée de Châteaubriant devient l’une des plus
puissantes familles seigneuriales de la Bretagne. La longue lignée
dure du milieu du XIe siècle à 1383.
Le
lignage monte en puissance grâce à une remarquable politique
d’alliances familiales, qui permet la constitution d’un
formidable patrimoine de seigneuries en Bretagne, en Anjou et dans le
Poitou.
Une
politique d’équilibre savant de fidélités aux ducs de Bretagne
et aux rois de France favorise des réseaux entrecroisés sur des
terres relevant de la couronne ducale et de la couronne royale. Ces
réseaux constituent le socle de la puissance familiale, et leur
centre, Châteaubriant, ville bretonne, est situé au cœur de la
Marche.
2.2
De 1383 à 1499, les seigneurs de Châteaubriant appartiennent à la
Maison de Dinan-Montafilant, qui, comme les principales familles de
la haute aristocratie bretonne, doivent composer avec les évolutions
des institutions ducales et de la politique royale vis-à-vis de la
Bretagne.
Françoise
de Dinan, baronne de 1444 à 1499, en est une représentante type
mêlant étroitement les intrigues, la politique et ses affaires
personnelles.
Entre
Bretagne et France, Châteaubriant « paie » très cher
l’attitude de volte-face de sa baronne lors du siège d’avril
1488 : le démantèlement de l’ensemble fortifié s’ajoute à la
dramatique situation de la population plongée dans la guerre.
3.
Comment se présente la ville de Châteaubriant en 1500 ?
3.1
Des plans de la ville sont présentés, avec les principales
problématiques qui se posent sur l’organisation de la ville close.
3.2
En 1500, à l’aube de temps nouveaux, Châteaubriant est un
ensemble très structuré qui perdure pratiquement tel quel jusqu’au
XIXe siècle.
Châteaubriant
associe de plus en plus un pôle humain et un centre d’activités à
la puissance de la famille de Laval.
La
fonction militaire, hier essentielle d’une place forte de la
frontière, fait place maintenant à un « nœud » de
l’armature urbaine de la Marche.
Renseignements
pratiques
● Ouvrage
de 300 pages, grand format (30 x 24 cm), reliure cartonnée avec
couverture pelliculée. Impression quadri, papier mat satin 150
g. Édition : décembre 2015.
● Prix public :
35 euros. Port en sus. Pour avoir des précisions :
www.chateaubriant-histoire.fr